Edito Mars 2024
Regarder la vérité, prier, et changer… pour plus de liberté
Lorsque notre Dieu se révèle à l’homme, il lui communique la liberté : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage ». C’est ainsi que s’ouvrent les dix commandements donnés à Moïse sur le mont Sinaï. Il reçoit les dix consignes dans le désert comme un chemin vers la liberté. Nous les appelons « commandements » pour souligner la force de l’amour avec lequel Dieu éduque son peuple.
Le Carême est le temps de la grâce durant lequel le désert redevient le lieu de l’amour où Dieu éduque son peuple pour qu’il sorte de l’esclavage du péché et de la mort, et expérimente le passage de la mort à la vie.
Pour que notre Carême soit concret, la première démarche est de vouloir voir la réalité. Lorsque, dans le buisson ardent, le Seigneur attira Moïse et lui parla, il se révéla immédiatement comme un Dieu qui voit et surtout qui écoute : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple ». Aujourd’hui encore, le cri de tant de frères et sœurs opprimés parvient au ciel. Est-ce qu’il nous parvient à nous aussi ?
La deuxième démarche est de s’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ralentir et s’arrêter : la dimension contemplative de la vie, que le Carême nous fera ainsi redécouvrir, mobilisera de nouvelles énergies. En présence de Dieu, nous devenons des frères et des sœurs, nous percevons les autres avec une nouvelle intensité. C’est le rêve de Dieu, la terre promise vers laquelle nous tendons une fois sortis de l’esclavage.
La troisième démarche est un temps de petits et de grands choix, capables de changer notre vie quotidienne et la vie de notre quartier, repenser notre style de vie ; se donner du temps pour vérifier notre présence dans notre quartier et notre contribution à le rendre meilleur.
Et que l’on voie la joie sur les visages, que l’on sente le parfum de la liberté, qu’on libère cet amour qui fait toutes choses nouvelles, en commençant par les plus petites choses et les choses les plus proches.
Je vous bénis tous ainsi que votre cheminement de Carême.
Pape François