Edito Avril 2023

Comme une Mère console son enfant …
En l’an 2000, saint Jean-Paul II décida que le dimanche après Pâques serait désormais le « dimanche de la divine Miséricorde ». Il voulait, par ce geste, mettre le troisième millénaire sous le signe de la Miséricorde de Dieu, c’est-à-dire de son amour qui pardonne et guérit les cœurs. Il nous rappelait aussi un élément essentiel de l’histoire du salut : Dieu est ému par notre faiblesse et le danger que nous soyons éloignés de lui. Il est venu dans le monde, il a annoncé la Bonne Nouvelle, il a livré sa vie sur la croix et il est ressuscité pour nous réconcilier avec lui.
Toute l’action de Dieu dans l’histoire, la grande Histoire des hommes et nos petites histoires personnelles, n’est que Miséricorde. Pour exprimer cette Miséricorde divine, la Bible utilise souvent l’image des entrailles de la mère qui se serrent lorsque son enfant est en danger. Dieu, tout Père qu’il soit, nous aime comme une mère aime ses enfants. Il a remué littéralement Ciel et terre pour nous sauver, c’est-à-dire pour nous ramener au domicile familial — l’Église — lorsque nous dormions dans la rue du péché.
Célébrer la divine Miséricorde huit jours après Pâques, c’est se rappeler que tout le mystère de ces jours saints que nous célébrons est un mystère de Miséricorde. Lorsque Jésus entre triomphalement à Jérusalem le jour des Rameaux, il est Dieu qui visite et réunit son peuple, comme une mère fait l’unité de sa famille parfois déchirée et dispersée. Lorsque Jésus prend son dernier repas avec ses disciples, il est Dieu qui sert son peuple et le nourrit, comme une mère avec ses enfants. Lorsque Jésus refuse de se défendre à son procès et accepte la mort de la croix, il est Dieu qui prend sur lui nos péchés pour les détruire, comme une mère porte en silence les fautes de son fils emprisonné. Lorsque Jésus ressuscite d’entre les morts, il est Dieu qui rend la vie à son peuple, à leur âme et à leur chair, comme une mère relève, encourage et donne à ses enfants la force d’aimer leur prochain comme elle-même les aime.
Frères et sœurs, comme Dieu, soyons des hommes et des femmes de Miséricorde.
Bonnes fêtes de Pâques à chacun d’entre vous.
Père Gaël Jacob