Edito juillet 2022
« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu »
L’été, c’est la période de la chaleur, des barbecues, des balades en bord de Seine, d’une certaine détente. C’est les vacances pour les enfants, encore un peu de travail pour les parents, mais globalement, une période un peu plus calme que d’habitude. Certains restent aux Mureaux, d’autres changent de cadre. La paroisse elle-même s’assoupit. Bref, c’est l’été.
Nous avons besoin de ces temps de pause relative pour refaire nos forces. Jésus lui-même avait donné cet ordre à ses disciples : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6, 31) Épuisés par l’accueil des foules qui suivaient Jésus, ils doivent prendre un temps plus calme pour recouvrer leurs forces.
Cependant, nous avons parfois la tentation de faire du repos l’aboutissement de notre année. Il est vrai que le principe de deux mois de pause à la fin d’une année souvent éprouvante nous y pousse. Ainsi nous travaillerions en vue de nous reposer (parce qu’il faudrait bien de l’argent pour se détendre). Or ce n’est pas ce que Dieu propose. Pour lui, notre travail n’est pas d’abord une nécessité vitale, même s’il dit que le travailleur mérite son salaire. Le travail est d’abord un moyen de faire venir, dans le monde, le Royaume de Dieu. Lorsque j’étudie, lorsque je fais mon métier, lorsque j’élève mes enfants, je sanctifie le Nom de Dieu, je fais venir son règne, je fais sa volonté sur la terre comme les anges et les saints la font au ciel.
Ainsi le repos que nous devons prendre sur terre et que Jésus a imposé à ses apôtres n’est pas l’aboutissement de notre vie, mais une pause salutaire au milieu du travail. Une pause pour refaire nos forces, une pause pour nous reposer aussi auprès de Dieu, dans la prière. Le ciel même, aboutissement de notre vie, qu’on présente à juste titre comme un lieu de repos, n’est pas un lieu d’inaction, car les anges et les saints travaillent inlassablement à faire la volonté du Père. Sainte Thérèse de Lisieux disait elle-même : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. »
Frères et sœurs, rendons grâces à Dieu pour le travail que nous avons pu accomplir cette année et par lequel nous cherchons à faire advenir le Royaume de Dieu. Rendons grâces aussi pour le repos qu’il nous accorde pour refaire nos forces et nous rapprocher de lui.
Et à tous, bon été !
Père Gaël Jacob